lundi 25 janvier 2016

La Streif fait parlé d'elle

Cette année la descente de la Streif aura fait des heureux, notamment Peter Fill vainqueur et les Suisses Beat Feuz et Carlo Janka respectivement 2e et 3e mais également de nombreux mécontent. Car si le trio de tête peut avoir le sourire, trois athlètes sont passé du rêve au cauchemar en quelques secondes.
Ce fut le cas entre autres du Norvégien Aksel Lund Svindal. Victime d’une lourde chute au passage de l’Hausbergkannte, le Norvégien en tête du classement général est parti violemment dans les filets. Malgré sa chute spectaculaire, le Viking c’est relevé sans trop de difficultés, laissant croire qu’il n’était pas blessé avant que ne tombe le verdict médical dans la soirée. Saison terminée et ligament croisé du genou et d’une déchirure du ménisque. La fédération Norvégienne Parle d’une pause de 9 à 10 mois au moins. Opéré dans la soirée, le Norvégien devrait remonter sur les skis pour l’hiver prochain mais garde le sourire, malgré une seconde saison qui n’ira pas à son terme après sa rupture du tendon d’Achille l’an dernier, qui lui avait alors occasionné une saison blanche.

Mais Svindal n’est pas seul dans son malheur. Champion du monde de Super-G, l’Autrichien Hannes Reichelt a également terminé sa course dans les filets et souffre de blessure similaire au Norvégien. La journée a d’ailleurs tourné à la catastrophe pour l’Autriche qui perd également Georg Streitberger évacué par hélicoptère et qui souffre également d’une déchirure du ligament croisé. L’Autriche a ainsi perdu neuf skieurs depuis octobre chez les hommes et 5 chez les femmes en comptant Anna Fenninger. Le pays roi du ski compte désormais sur Marcel Hirscher pour tenter de décrocher le globe du général. Une mission qui s’annonce sans encombre pour Hirscher, son dauphin, Henrik Kristoffersen cumule 138 points de retards.

Dimanche, les skieurs ont disputé un slalom sur un tracé au piquetage plus qu’improbable et remplis de piège comme rarement vu sur le circuit. Un mouvement de terrain artificiel a même été rajouté volontairement par les organisateurs au milieu du parcours dont on se demande encore l’utilité réel. Un tracé hyper sélectif qui ne verra finalement que 42 des 84 skieurs au départ franchir la ligne d’arrivée et seul 22 classés en fin de seconde manche. La premier à s’élancer en première manche, l’Italien Giuliano Razzoli n’est même pas arrivé en bas, ligaments croisé rompu. Saison terminée. Il est évacué en hélicoptère sous le regard incrédule des athlètes et du public présent.

Après cette énième chute, de nombreuse voix se sont élevés pour dénoncé les conditions de courses de cette année. En descente notamment qui à vue 3 athlètes terminé à l’hôpital. Anna Fenninger elle-même blessée, ou encore Gauthier de Tessieres qui communique le lien d’un article très complet du journal l’Equipe. Mais le plus virulent et communicatif est sans doute, Julien Lizeroux.  Dans une interview au journal l’Equipe, le slalomeur Français parle et fort :

« Il y a un truc que je n’arrive pas à comprendre, glisse le Plagnard, 17e. On va encore dire que Lizeroux, il gueule. J’ai l’impression que l’on est un troupeau de moutons. Tous les jours on envoie des gars à l’hôpital mais ça ne pose de problèmes à personne. Le ski de haut c’est déjà difficile. Avec de la glace, c’est encore plus difficile. Le nouveau crédo est de rajouter et bien marquer des mouvements de terrain comme jamais. Voir Razzoli se casser le genou en partant 1, ça m’a traumatisé. On joue avec notre santé. On n’est pas dans le too much, c'est encore pire. En ski, le spectaculaire n’est pas en adéquation avec la sécurité des athlètes. J’ai passé suffisamment de temps à l’hôpital, je n’ai pas envie d’y retourner. On passe pour des guignols en ne taillant pas une courbe et en étant dehors au moindre mouvement de terrain. Ce n’est bénéfique pour personne. On est dans l’extrême. S’ils nous ont mis un tremplin K90 au milieu de la piste à Schladming, ils vont en avoir du spectacle. »


La FIS n'a peux être pas fait tout juste ce week end...